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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 15:29

Le réalisateur Nanni Moretti s'est attaqué à un sujet fort pour son dernier film. L'histoire prend en effet place au Vatican, à la mort d'un pape. Se pose alors la cruciale question de son remplacement, pour lequel on ne peut pas dire que les candidats se battent... Finalement, un élu est désigné : ce n'était visiblement pas le favori des bookmakers (vous ne saviez pas que l'on pouvait parier sur ce genre de choses ? Moi non plus...

 

Toujours est-il que c'est le cardinal Melville qui est choisi. Et ça ne l'enchante guère, tant et si bien que le néo-pape refuse d'aller se montrer à la fenêtre du Vatican devant les fidèles qui se massent. Il faut faire quelque chose : un psychologue est détaché au Vatican pour sonder les motivations du refus.

 

Et Nanni Moretti (par ailleurs extrêmement convaincant en psychologue) construit le film en deux couleurs, qui se marient fort bien par ailleurs. D'un côté, il y a l'institution, le Vatican mais au-delà l'Eglise Catholique, qui vacille, et dont les membres, pour dédiés à Dieu qu'ils sont, n'en restent pas moins humains. Alors, on complote, on esquive, mais on a aussi peur des responsabilités, effrayantes, de représenter une figure si importante. Alors, quand le cardinal Melville fuit, c'est le branle-bas de combat, mais tout le monde s'applique à esquiver le problème.

 

Mais le fuyard, lui, n'a de cesse d'osciller : la peur de décevoir, la peur de ne pas servir à sa hauteur le Seigneur, le regard sur sa vie passée et future sont autant d'éléments qui torturent notre cardinal. Et soyons francs : Michel Piccoli traduit mieux que personne les tourments qui habitent cet homme, qui ne sait plus s'il a fait assez, s'il peut faire plus, s'il le fait bien. Cette introspection peut trouver un écho en chacun : on parle d'un homme avant tout, avec ses forces et ses faiblesses. Nanni Moretti capte avec beaucoup de tendresse et d'humanité le cheminement de cet homme, bien décidé à être lui avant toute autre chose. On ressort alors du film avec une petite forme de mélancolie, mais aussi un peu de vague à l'âme et d'optimisme : le ressort qui est en nous ne demande qu'à fonctionner.

 

Un film de Nanni Moretti, avec Michel Piccoli

 

http://www.cinemovies.fr/images/data/affiches/2011/habemus-papam-21213-2076412022.jpg

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